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Inscription à la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse publiée au JO du 14 novembre 1997

ACTUALITÉ

Chevaline, saisie de cocaïne, violences nantaises

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Police - gendarmerie : la hache de guerre est déterrée !

Qui a fauté à Nantes ? "Les pandores !" répondent les flics en chœur. Question : est-il vrai que les gendarmes avaient des informations sur ce qui allait se passer en queue de manif et qu'ils n'ont rien transmis ? Réponse de certains intéressés sur place : "Faux ! Nos notes de renseignements ont suivi la voie hiérarchique". Il faut dire que celle-ci semble assez tortueuse... La direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) a même créé une SDAO (sous direction de l'anticipation opérationnelle... Ça ne s'invente pas !). Dans un département la cellule "renseignements" de la GN prévient le chef de groupement qui fait suivre au Préfet et à la DGGN. À Paris, celle-ci est chargée de rendre compte au ministre de l'Intérieur. "Rien de cela n'a eu lieu pour la manif de Nantes" exulte un poulet proche de la place Beauvau, en ajoutant "de toutes les façons, leurs infos sont bidons. C'est du bouche-à-oreille alors que nous, nous avons des informateurs. Mais comme on ne nous donne plus les moyens de bosser, on est débordés". Pour ce policier, si les gendarmes ont gardé leurs informations pour eux, c'était afin de pouvoir se mettre en valeur sur le terrain du maintien de l'ordre, quand la manif' allait dégénérer. Et un autre flic de la PJ d'ajouter : "Ils ne font que du vent. Vous savez, la gendarmerie ? C'est ce fameux service qui a ameuté deux ou trois journalistes amis, en leur mettant bien la pression sur la personnalité du témoin qui allait être interpellé dans le cadre de l'affaire de Chevaline, pour finir, après tout ce vent, par un fiasco total..." Pas faux, sauf que pas mal de gendarmes eux-mêmes se sont sentis trahis quand ils ont vu paraître des éléments de l'enquête. "Non seulement on a été balancés par - au moins - un des nôtres. Mais aussi par un reporter en qui on avait confiance..." Du coup, ce lieutenant-colonel en profite pour tenter de reprendre la main. "Et la maison d'en face, elle n'en fait pas de l'esbroufe ? Les 1400 kilos de cocaïne du Havre. Saisis après une longue et minutieuse enquête disait leur communiqué. Tu parles. Ce sont leurs collègues Bulgares qui leur ont donné tous les éléments. Ils n'ont plus eu qu'à se baisser..." Sale ambiance alors qu'une réforme du renseignement de proximité est en route (il serait temps !) et que flics et pandores devraient travailler ensemble. Sans compter la Corse et la région Antilles-Guyane où police et gendarmerie devaient être réunies sous un seul emblème : celle de la lutte contre le crime organisé. Et dans l'Île de Beauté, c'est pas gagné !

Témoin interpellé dans le dossier “Chevaline”

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Non-dénonciation de crime ? Non-assistance à personne en danger ? Ou plus grave ?

Le témoin interpellé à 10h ce matin dans le petit village de Lathuile, non loin de La Chevaline était-il en embuscade sur les lieux de la tuerie ? Attendait-il Sylvain Mollier, le cycliste tué quasi en même temps que les victimes anglaises de la fusillade ? Comment pourrait-on assimiler cet homme de 48 ans à un “tueur professionnel téléguidé par des commanditaires, proches de la famille Al – Hilli et-en premier lieu-du père Saad”, mais très éloigné de ce “savoyard renfermé, marginal et amateur d’armes” ? L’homme gardé à vue était-il sur les lieux au moment des faits, pour d’autres raisons, mais a-t-il assisté aux exécutions ? Est-il arrivé très rapidement au moment où celles-ci s’achevaient ? Bref, ce personnage qui “ressemble au portrait-robot du motard” diffusé voici quelques semaines peut-il se voir accuser de tout ou partie des faits ? Ou tout simplement peut-il être poursuivi pour non-assistance à personne en danger pour ne pas avoir appelé les secours après avoir constaté l’ampleur du drame qui venait de se jouer ? C’est bien en imaginant cette dernière hypothèse que le parquet de Chambéry s’est prononcé prudemment en commentant cette interpellation. La précision donnée par le procureur sur la possibilité de compter d’autres gardes-à-vue dans les heures à venir concernerait alors les personnes auxquelles le témoin principal aurait pu confier ce à quoi il avait assisté sans que celles-ci s’en vantent jamais. Mais, en tout état de cause, même si l’homme actuellement gardé à vue, ne reste qu’un témoin, s’il était sur les lieux du drame et qu’il a été témoin de celui-ci, sans doute peut-il apporter pas mal de précisions et d’informations sur les circonstances de celui-ci et sur son (ses) auteur(s).

S’il est plus impliqué dans la tuerie, une question se pose dès maintenant : le guet-apens visait-il les Al-Hilli ou le cycliste Sylvain Mollier, tué dès les premières secondes des tirs ?

La faute de Christian Flaesch

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Ah, les ravages de la téléphonie !

Ainsi, Christian Flaesch, le directeur de la police judiciaire parisienne, va s'en aller vers d'autres cieux. C'est le ministère de l'Intérieur qui l'annonce en précisant que le haut fonctionnaire a commis une "faute déontologique". Cela dit, la veille le même ministère affirmait que l'homme n'était pas en lice pour prendre du galon, en devenant directeur CENTRAL de la PJ (la police judiciaire sur l'ensemble du territoire). Il avait pourtant bien été, un temps (même si cela n'était plus le cas) pressenti pour ce poste. Partant, on peut toujours gloser sur la réactivité de Manuel Valls face au problème du remplacement de certains hauts fonctionnaires. Quoi qu'il en soit, dans cette affaire Flaesch, on ne dira jamais assez combien la téléphonie est devenue une aide aux enquêtes policières... Encore plus quand elles sont menées par le ministre de l'Intérieur lui-même ! À tel point qu'à chaque coup de filet, on se demande toujours comment les voyous peuvent être assez c... pour oublier, ou ne pas imaginer qu'eux ou leurs interlocuteurs puissent être écoutés. Tout comme on peut se poser la question de savoir pourquoi tel ou tel journaliste, spécialisé dans l'investigation, se sert de son (ses) portable(s) pour appeler ses informateurs au risque de se voir saisir ses factures de téléphone pour remonter ses interlocuteurs. Une des réponses à toutes ces questions serait que certains d'entre tous se croiraient plus malins, plus forts, plus impunis que d'autres. C'est peut-être là l'explication de la chute de M. Flaesch qui va donc être écarté de son poste de directeur de la PJ à Paris. Il criera peut-être (plus tard) à la chasse aux sorcières. Ces amis politiques à l'UMP ne s'en priveront sans doute pas. D'autres, observateurs de la police ou policiers eux-mêmes (y compris certains commissaires qui étaient sévèrement montés au créneau dès les premières semaines de présence de Christian Flaesch à la PJPP) se diront qu'il n'était de toute façon pas à sa place. Il est vrai qu'après les Cancès, Monteil, Péchenard (qui désigna Flaesch pour prendre le fauteuil) et autres figures de grands flics qui dirigèrent le 36 Quai des Orfèvres, celui-ci manquait particulièrement de charisme...

Pas assez photogénique, le commissariat de Courbevoie ?

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Rendons à César ce qui lui appartient

Bien sûr que la police judiciaire parisienne, tous services confondus, mérite-t-elle d'être félicitée pour l'extraordinaire quantité de travail fourni depuis le début de l'affaire du "tireur parisien". De la prestigieuse brigade criminelle du 36 Quai des Orfèvres, à la plus modeste des divisions de police judiciaire (DPJ), du service de l'identité judiciaire au laboratoire de police scientifique, jusqu'à la brigade de recherche et d'intervention (BRI) qui est venu cueillir Abdelhakim Dekhar dans son parking, tous méritent les félicitations des ministres de l'Intérieur et de la Justice, et celles du Procureur de la République. Mais, en plus de mêler à ceux-ci les "autres services de police et de gendarmerie" pour eux aussi les lier aux félicitations, pourquoi ne pas admettre que deux des moments les plus cruciaux de cette affaire ont été gérés de main de maître par des hommes de la sécurité publique. D'abord, quand l'automobiliste pris une vingtaine de minutes en otage par le fugitif a téléphoné au commissariat de Puteaux (92). "Il appelait d'un numéro masqué et ne voulait même pas donner son nom, raconte un policier local. Il a fallu toute la diplomatie, la douceur, la gentillesse d'un collègue pour réussir à lui faire décliner son identité, son numéro d'appel et son adresse. Ce sont ensuite nos collègues du commissariat de la Défense qui l'ont pris en charge, avant l'arrivée de la crim'". Et hier vers 18h, c'est encore un gardien de la paix, celui de l'accueil du commissariat de Courbevoie (92), qui reçoit l'ex-logeur de Dekhar qui vient le dénoncer. Et il est écouté ! Et l'officier de police judiciaire de permanence va aussi l'écouter et le croire. Et la commissaire de Courbevoie fera le reste, en informant sa hiérarchie. Ce sont eux qui ont appris - et transmis- que Dekhar était installé dans la voiture d'un proche de son ancien logeur, qui lui avait proposé cette solution "pour ne pas le laisser complètement à la rue". C'est à eux que cet homme a confié qu'en emmenant Dekhar jusqu'au parking des Églantines, ce dernier lui avait confié, en évoquant la fusillade de libération, "avoir fait une grosse connerie". À partir de là, le point de presse de Manuel Valls au Quai des Orfèvres aurait pu aussi se tenir au commissariat de Courbevoie. Mais, c'est sûr, c'est moins "glamour"...

Chasse à l’homme à Paris

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Tireur en cavale identifié : comme si les médias allaient être prévenus !

Interpellé, pas interpellé ; identifié, pas identifié ; en cours d'identification ou pas... La presse se fait beaucoup d'illusions si elle s'attend à ce qu'on lui confirme que le tireur fou, qui a sévi à Libération, à La Défense jusqu'à l'avenue Georges V et, vraisemblablement, vendredi 15 novembre à l'accueil de BFM-TV, a été identifié. 
Comme d'habitude, les autorités compétentes en appellent au sens du civisme et des responsabilités des rédactions pour les aider en diffusant les images qui peuvent constituer une aide à l'enquête. Mais la presse sera prévenue, sauf fuite (et c'est aussi le travail d'un journaliste que de les recueillir), quand l'homme sera déjà entre les mains de la brigade criminelle.
Rien à redire, en soi, sur cette façon de faire. C'est de bonne guerre pourrait-on dire même si, parfois, on demande et l'on promet beaucoup aux médias, pour ne leur donner en fait que peu de choses... L'inconvénient c'est que, du coup, une fois l'identification réalisée, comme elle n'est pas dévoilée, la presse commence à dire que, malgré les moyens mis en œuvre, l'enquête et la police patinent. 
On sait depuis ce matin que les enquêteurs sont en possession d'un profil ADN du fugitif. Officiellement, faute d'avoir trouver une identité génétique à lui comparer dans le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG), la justice dit ne pas savoir à qui elle à affaire. On a appris, dès lundi début d'après-midi (info CREDO 15h11) que le fuyard s'est présenté au moins deux fois comme un ex-taulard. Si tel est le cas, il faudrait une sacrée bavure pour que son profil ADN ne soit pas répertorié. Sans parler des traces papillaires (à tort appelées empreintes digitales qui ne le sont que lorsqu'une identité leur est associée) qui vont avec, ou qui peuvent avoir été prélevées en même temps sur les lieux de ses forfaits. Si toutes ces traces existent, l'homme est DÉJÀ identifié ! Sinon, il a menti. Et il s'agit d'un délinquant primaire. Là, la difficulté à mettre la main dessus saute de plusieurs crans. Surtout si ses cibles n'ont rien à voir avec son mobile, si sa seule motivation était de semer la terreur à Paris, voire dans le pays tout entier. On a déjà connu cela ailleurs. Parfois sans victime, parfois en en dénombrant beaucoup plus que lundi à Libération, même si une est déjà de trop.

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