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Inscription à la Commission Paritaire des Publications et Agences de Presse publiée au JO du 14 novembre 1997

ACTUALITÉ

Changement de Préfet de police, de DGPN et de DCRI...

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Boucault PP, Baland DGPN, Calvar à la DCRI...

Dès le 22 mai (lire notre article), nous annoncions que le départ de son poste de Michel Gaudin, le Préfet de Police de Paris (PP) était beaucoup plus imminent que prévu. D'abord annoncé pour l'automne, puis pour le jour de sa retraite, d'ici à un an, son remplacement se précipitait. Michel Gaudin l'avait d'ailleurs annoncé à plusieurs personnes, il partait bientôt pour le Conseil d'Etat, ce dont nous nous faisions l'écho voici une semaine. Ce départ a été officialisé au Conseil des ministres du 30 mai. Il est remplacé par Bernard Boucault. Pour la DGPN, Claude Baland a été préféré à Christian Decharrière, actuel Préfets de Bourgogne Franche Comté, mais aussi (ça peut faire tache) ancien directeur de cabinet d'Eric Besson au ministère de l'immigration. Dès le 22 mai, CREDO écrivait ici-même "Pour la DGPN, Claude Baland tient la corde". L'homme à l'avantage de pas mal connaître la "grande maison" dont il fut le directeur de l'administration (DAPN). La légende veut qu'il ait négocié avec brio la réforme des carrières. Certains précisent se souvenir de lui, son inséparable serviette à la main, faisant lui-même le tour des services pour plaider le contraire de ce qu'il avait annoncé aux syndicats de policiers... Ce qui est sûr, c'est qu'il les connaît. Mais il arrive au moment où le plus important d'entre eux, le SGP-Unité Police est, une fois de plus, en pleine effervescence (lire ci-contre notre brève). Pour la DCRI, l'ancien de la maison Patrick Calvart passé à la DGSE (l'espionnage Français), a ravi le poste à Nacer Medah qui a été le secrétaire général de la campagne de F. Hollande. Le chef d'état-major de la DCRI, Max Torossian (61 ans), que l'ont dit de gauche, s'est vu un temps, aux manettes... Mais il a trop vite visé l'écurie Rebsamen. Pire, il est copain avec Julien Dray, l'ami de DSK...  "Toro" ou "Max", comme on le surnomme, si on ne lui donnait pas la DCRI, se contenterait bien de la direction centrale de la police judiciaire.

" On prend les mêmes et on recommence ! "

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Cabinet Valls : à droite toute !

Réflexion d'un membre de la DGPN, encarté à l'UMP, en découvrant le cabinet de M. Valls : "Si j'avais su, je ne votais pas Sarkozy. Je ne suis pas dépaysé !". Cri du cœur, d'un flic socialiste : "On prend les mêmes et on recommence !". Selon eux, la plupart des collaborateurs de Manuel Valls sont difficilement classables à gauche. "Favier est de droite, et même bien de droite", commente un reporter qui connaît bien ce général nommé comme conseiller "gendarmerie". Et notre confrère d'ajouter : "En fait, c'est l'opposé de David Galtier, dont on parlait avec Favier pour devenir directeur général de la gendarmerie (DGGN). Galtier a voté Hollande et ne s'en cache pas". Mais la DGGN risque plutôt de revenir à un magistrat ou à un Préfet. Avec Denis Favier, l'homme de l'assaut du GIGN contre l'Airbus d'Air France détourné sur Marseille par des islamistes, en voilà au moins un qui peut se réfugier derrière le refrain des hauts fonctionnaires de la police, quand ils virent de bord : "Je suis d'abord un technicien !"  Pour le général Favier, au moins, c'est vrai ! Le conseiller "sécurité", Jérôme Foucaud, venu de la PP ?  "C'est un bon copain, sourit un syndicaliste policier "classé à gauche", mais il n'est pas de notre bord non plus...". Jean Daubigny, le directeur de cabinet de Manuel Valls n'échappe pas aux mêmes interrogations, tout comme son adjoint, Renaud Vedel, lui aussi issu de la PP. "Michel Gaudin, le Préfet de police (qui devrait quitter son poste plus rapidement que prévu pour rejoindre le Conseil d'État) aurait voulu placer des pions de droite place Beauvau, il n'aurait pas fait mieux..." commente un proche du Préfet. Restent Yves Colmou, ancien des cabinets Rocard et Vaillant, et Jacques Méric lui aussi conseillé technique de ce dernier, de 2000 à 2002. Et, comme nous l'avons signalé voici longtemps, si Emile Perez devenait directeur de la police, ce serait un fidèle serviteur de Nicolas Sarkozy qui prendrait la maison en main...

Descente de ministre à Marseille

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Le Préfet de Guéant, face au ministre de l'Intérieur...

À Marseille, M. Valls a donc retrouvé Alain Gardère, le Préfet délégué à la sécurité envoyé dans les Bouches du Rhône par Claude Guéant. Celui-ci a épargné à son nouveau ministre l'autre version de sa nomination à Marseille. Un haut fonctionnaire encarté à l'UMP, ex-conseiller de Claude Guéant, nous a raconté (lire Police : l'envers du décor, chapitre la police de tous les jours) comment - et surtout pourquoi - ce dernier avait désigné Alain Gardère pour monter au feu. Venu du cabinet de Michel Gaudin, le Préfet de police de Paris, Gardère était devenu chef de celui de Claude Guéant. " Il est vite devenu insupportable, place Beauvau, raconte ce haut-fonctionnaire. il se mêlait de tout, il repassait derrière chacun des directeurs de la police, à la première occasion. Le DGPN, Frédéric Pêchenard et le patron de la DCRI, Bernard Squarcini, n'en pouvaient plus..." Comme il fallait une nouvelle tête pour marquer la sécurité marseillaise, d'une empreinte "sarkozienne", Alain Gardère ferait donc l'affaire. Et notre source d'ajouter : "Quand il a pris sa décision, Guéant a seulement dit à quelques - uns d'entre nous : quand je pense que je l'avais récupéré pour en débarrasser Gaudin !". Gardère était arrivé en se vantant de vouloir "faire le ménage" dans la sécurité publique locale. Ça n'a pas amélioré son image de marque. Certains responsables et gradés ont même préféré demander leurs droits à la retraite, quand elle n'était pas très éloignée. Sa dernière "grande idée": vouloir faire sauter une barre d'immeuble pour en éloigner définitivement les dealers. Il aura bien essayé de négocier son maintien en place avec les socialistes locaux, quand le vent de la Présidentielle a tourné. C'est avec Manuel Valls qu'il devra désormais évoquer la suite de sa carrière...

Légitime défiance

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Des flics "sarkosistes" ont anticipé la victoire de Hollande...

Jean-Claude Delage, le secrétaire général d'Alliance Police Nationale, le second syndicat de gardiens de la paix et de gradés est "sarkoziste" et ne s'en cache pas. Le mercredi 2 mai, son organisation avait lancé, pour le 11, un appel à manifester devant les préfectures de France et à Paris au pied de la PP. Il voulait obtenir un texte de loi, prévoyant la mise en place de la notion de "présomption de légitime défense" pour les policiers. C'est une revendication d'Alliance depuis la mise en examen d'un policier de Seine Saint Denis pour homicide volontaire. Cette réclamation avait été très rapidement relayée par le candidat à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy. On avait appris, à cette occasion (mais le candidat Président et son équipe de campagne y avait-il prêté attention ?) qu'il s'agissait, de longue date, d'une proposition de Marine le Pen. Désordre ! Il y a donc fort à parier que, s'il avait été réélu, N.Sarkozy aurait présenté ce texte à la représentation nationale pour qu'il soit ratifié. Nul besoin dans ce cas pour Alliance de "faire pression" sur le Président. L'annonce de cette manifestation posait dès lors deux questions : Alliance Police Nationale, en tout cas ses responsables, n'auraient-ils pas eu confiance dans l'engagement à ses côtés de Nicolas Sarkozy ? Impossible ! D'ailleurs, Jean-Claude Delage a pour habitude de dire que ce qui fait la différence avec "Sarko", c'est que "lorsqu'il promet, il tient !" La seconde question découle de ce constat : Les meilleurs soutiens du Président sortant, dans les milieux policiers, avaient-ils déjà anticipé la victoire de François Hollande, jusqu'à prévoir des mouvements de policiers, dès son arrivée aux affaires ? En tout état de cause, ce ne sont pas les quelques 3 ou 400 manifestants ( pas plus que pour SGP-Unité la veille) qui ont du impressionner les autorités. Moins en tout cas que la présence parmi eux (là aussi !) d'"incontrôlés" que JC Delage réussit tout de même à calmer...

SGP-FO hué par des policiers

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À force de co-gérer la police avec le ministère, les syndicats sont débordés par des coordi-nations. Les flics en ont aussi assez de leurs ambiguïtés.

"Et ils sont où, et ils sont où les syndicats ?" ont scandé quelque 150 des 300 policiers réunis place du Chatelet à Paris le 10 mai, avant de siffler et de huer Nicolas Comte, le leader du SGP-Unité police organisateur du rassemblement. Chez les contestataires, beaucoup expliquaient que, s'ils ont une carte syndicale, c'est pour l'avancement ou pour obtenir une mutation vers leur province d'origine, sans plus... Pourquoi se cacher derrière son petit doigt ? Historiquement, quelle que soit la majorité politique en place, les syndicalistes policiers s'en sont toujours défendu : non ils ne font pas de co-gestion de la police avec leur administration de tutelle ! Et bien si ! Et ce n'est pas d'hier. Et ils en recueillent aujourd'hui les fruits amers. A plusieurs reprises, des "coordinations" ont appelé les policiers à manifester leur courroux, par SMS ou courriers électroniques. Une seule chose sauve - pour l'instant - les appareils syndicaux : la forte syndicalisation dans la profession... Le ministère, sans pour autant l'anticiper, avait pressenti le danger de voir apparaître de telles coordinations. Certains, aux cabinets du ministre Claude Guéant et de Frédéric Péchenard, le directeur de la police, avaient averti : " attention, à force de jouer les uns contre les autres, de n'écouter qu'un son de cloche, on risque des débordements". La seule réponse apportée à cette alerte a été, une fois encore, de choyer les uns et les autres, selon l'intérêt du moment... Ajoutons à cela que certains observateurs imaginent derrière les manifestations passées et à venir la main de certains hauts fonctionnaires de la Police nationale, choyés par Nicolas Sarkozy, qui voient mal l'arrivée du nouveau Président de la République, et l'ambiance dans les commissariats risque encore de se détériorer.

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