Ah, les ravages de la téléphonie !
Ainsi, Christian Flaesch, le directeur de la police judiciaire parisienne, va s'en aller vers d'autres cieux. C'est le ministère de l'Intérieur qui l'annonce en précisant que le haut fonctionnaire a commis une "faute déontologique". Cela dit, la veille le même ministère affirmait que l'homme n'était pas en lice pour prendre du galon, en devenant directeur CENTRAL de la PJ (la police judiciaire sur l'ensemble du territoire). Il avait pourtant bien été, un temps (même si cela n'était plus le cas) pressenti pour ce poste. Partant, on peut toujours gloser sur la réactivité de Manuel Valls face au problème du remplacement de certains hauts fonctionnaires. Quoi qu'il en soit, dans cette affaire Flaesch, on ne dira jamais assez combien la téléphonie est devenue une aide aux enquêtes policières... Encore plus quand elles sont menées par le ministre de l'Intérieur lui-même ! À tel point qu'à chaque coup de filet, on se demande toujours comment les voyous peuvent être assez c... pour oublier, ou ne pas imaginer qu'eux ou leurs interlocuteurs puissent être écoutés. Tout comme on peut se poser la question de savoir pourquoi tel ou tel journaliste, spécialisé dans l'investigation, se sert de son (ses) portable(s) pour appeler ses informateurs au risque de se voir saisir ses factures de téléphone pour remonter ses interlocuteurs. Une des réponses à toutes ces questions serait que certains d'entre tous se croiraient plus malins, plus forts, plus impunis que d'autres. C'est peut-être là l'explication de la chute de M. Flaesch qui va donc être écarté de son poste de directeur de la PJ à Paris. Il criera peut-être (plus tard) à la chasse aux sorcières. Ces amis politiques à l'UMP ne s'en priveront sans doute pas. D'autres, observateurs de la police ou policiers eux-mêmes (y compris certains commissaires qui étaient sévèrement montés au créneau dès les premières semaines de présence de Christian Flaesch à la PJPP) se diront qu'il n'était de toute façon pas à sa place. Il est vrai qu'après les Cancès, Monteil, Péchenard (qui désigna Flaesch pour prendre le fauteuil) et autres figures de grands flics qui dirigèrent le 36 Quai des Orfèvres, celui-ci manquait particulièrement de charisme...