Alain Zabulon, un coordonnateur qui ne manque pas de ressorts
Jean-François Lelièvre, retour à la case départ ?
Décidément, lorsqu'il s'agit de certaines nominations, l'Élysée ne fait pas mieux que le ministère de l'Intérieur... C'est en tout cas ce que pensent certains policiers et hauts fonctionnaires de la Police nationale, proches de la gauche... quand il en reste. Selon eux, Alain Zabulon, jusqu'ici directeur adjoint de cabinet de François Hollande (que certains parmi eux ont déjà surnommé Zébulon), n'a ni l'étoffe ni la couleur politique du poste où certains l'annoncent depuis une semaine, celui de coordonnateur du renseignement aux côtés du chef de l'État. "Mais qu'est-ce qu'il y connaît dans ce domaine ?" s'interroge un flic de gauche "grand teint". Il est vrai que ses prédécesseurs, Ange Mancini le dernier, avaient au moins un point commun : ils étaient de la maison ou de celle d'en face (le ministère de la Défense qui chapeaute la DGSE, notre service d'espionnage). Zabulon, né le 27 juin 1955 dans le 16e arrondissement de Paris, énarque, a été Préfet de plusieurs départements, dont la Corrèze, celui du conseiller général Hollande. "C'est peut-être là qu'il faut y voir un rapprochement entre eux, note un autre flic socialiste, en ajoutant illico : sauf que c'est Zabulon qui avait exclu un recours contre Bernadette Chirac aux dernières élections dans le département, alors que son élection posait problème...". On aurait pu penser que François Hollande aurait laissé faire car il avait déclaré, en substance, que si des irrégularités avaient été commises, il faudrait bien régler le problème... Que nenni ! Pour les policiers proches de la gauche, "l'homme n'est pas de leur bord. Point barre". Il est vrai que certains d'entre eux préféreraient voir Patrice Bergougnoux, l'ancien directeur de la police de Daniel Vaillant prendre la place. Après la Corrèze, Préfet du Lot-et-Garonne (à défaut du Zambèze), Zabulon bûcha sur la nouvelle carte intercommunale... Et, plus tard encore, Il s'est aussi intéressé à l'économie, planchant avec les élus des chambres consulaires pour une meilleure sécurité de l'emploi en cette période de crise. Et récemment il était le M. banlieues difficiles au Château. Comme on le voit, que du lourd côté police, sécurité, renseignement opérationnel... Quoi que... Selon Michel Gonelle, qui avait laissé la mairie de Villeneuve-sur- Lot à un certain... Jérome Cahuzac, c'est à Alain Zabulon qu'il a téléphoné, le 15 décembre dernier, pour expliquer qu'il avait un enregistrement de celui-ci évoquant son compte en Suisse. Apparemment, Alain Zabulon n'avait pas réussi à "coordonner" cette info-là !
Quant à Jean François Lelièvre, qui lui aussi coordonnait jusqu'ici (les forces de sécurité intérieures en Corse), et qu'on pressentait voici quelques jours pour prendre la tête de la SDIG (les anciens RG) à la direction de la sécurité publique, il a commencé sa carrière dans cette spécialité puis tout le reste en PJ. C'est sur le tard qu'il avait rejoint la DCRI. Pas pour faire du renseignement de terrain mais pour s'occuper des moyens. À la SDIG, de ce côté-là, son boulot risque d'être pépère : elle n'en a pas de moyens !