... Et Manuel Valls tape sur certains syndicats.
Pas content après certains syndicalistes, Manuel Valls... À l'occasion de sa venue à l'assemblée générale de l'ANAS (Association nationale d'action sociale), présidée par Joaquin Masanet, ancien responsable du syndicat UNSA-Police, le ministre de l'Intérieur a dénoncé, en substance, le comportement de ces syndicalistes qui, "le soir des incidents du Trocadéro, mettaient en cause les forces de l'ordre, avant même que les opérations soient terminées".
Visé : le syndicat Alliance Police Nationale dont, voici encore peu de temps, on avait pourtant noté les excellentes relations qu'il entretenait avec le ministre et son administration, qui le lui rendait bien, malgré le positionnement pro-Sarkozy affiché de son secrétaire général. Apparemment, la lune de miel est terminée. Il faut dire que, de l'avis même d'adhérents et de délégués de cette organisation, les dirigeants de celle-ci se sont remis récemment à faire plus de politique que de syndicalisme.
De son côté, Joaquin Masanet, qui avait réuni quelque 550 personnes pour la venue du ministre à son AG, dans le bassin d'Arcachon, ne s'est pas privé de taper sur ceux des responsables policiers qui continuent, malgré la décision ministérielle de ne plus y recourir, à s'accrocher à la politique du chiffre comme une huître au banc d'Arguin... Du coup, des syndicalistes, et pas que ceux d'Alliance, font la gueule. Genre : "De quoi il se mêle Jo ! Là il fait du syndicalisme, pas du social !" . Place Beauvau, un conseiller pourtant colloré politiquement à l'inverse de Masanet reconnait, chapean bas : " Là, le Jo, vis à vis des syndicats, quelle que soit leur couleur, il a bien joué ! Faut dire que certains sont totalement absents du paysage. Ils ne vont même plus aux réunions à la DGPN ou chez le ministre !"
Dans son discours, en rigolant, Valls a d'ailleurs dit de son hôte : "Mais il se prend pour le ministre parfois !" Sauf qu'il a aussi reconnu que son interlocuteur n'avait pas forcément tort, en lui promettant de mettre les pendules à l'heure avec ceux, dans la police, qui n'auraient pas compris qu'on ne fait plus celle-ci "tout à fait" comme avant le 6 mai 2012...
D'ailleurs, peu avant, Manuel Valls, en dénonçant Alliance et les soi-disant anciens responsables de la sécurité des Français qui le critiquent, en mettant en cause leurs collègues et l'institution, avait ajouté : "... Ça veut bien dire que certains ne se sont pas remis du changement de l'année dernière !"