Pugilat à l'Intérieur pour prendre la Préfecture de Police (suite)
Si l'on en croit différents Hauts Fonctionnaires, la bagarre pour prendre la place de l'actuel Préfet de police de Paris a commencé voici quelques semaines...
D'abord, pour une raison simple : Celui-ci, Bernard Boucault, arrivera à l'âge de la retraite en juillet prochain. Les appétits s'aiguisent donc. D'autant plus que le ministère de l'Intérieur et l'Elysée se trouvent là face à une équation difficile à gérer. La "jurisprudence Lambert" (Nicolas Sarkozy avait été contraint de faire voter un texte en catastrophe pour prolonger de deux ans celui qu'il venait de nommer Préfet du 93) pourrait servir à maintenir Bernard Boucault deux années de plus. Oui mais voilà, la loi prévoit que celui qui bénéficie de ses dispositions doit rester dans le même poste. Dans ce cas, voici le Préfet de Police en poste à Paris jusqu'à 2015. Or, nombreux sont les proches du pouvoir à dire aux tenants de celui-ci que le charisme peu développé du personnage risquerait d'avoir des retombées politiques, au moment des élections municipales de 2014, voire de faire perdre celles-ci au PS...
Et il est vrai que les événements violents qui ont éclaté le soir de la fête prévue pour acclamer le PSG, le 13 mai dernier au soir, ne sont pas faits pour arranger les bidons du Préfet. Bernard Boucault a eu beau raconté récemment que la DRPP (direction du renseignement de la préfecture de police) n'avait rien vu venir, les policiers de ce service nous ont affirmé le contraire.
"Nous avions envoyé des alertes depuis longtemps. Nous avions même quantifié les ultras qui se déplaceraient de plusieurs départements de la petite couronne. Ou alors, au-dessus de nous, certains ont voulu savonner la plache du Préfet. Et puis, depuis quand laisse-t-on élever des échaffaudages, fusse pour une scène, au beau milieu d'un lieu où les forces de l'ordre risquent d'avoir à intervenir", raconte un flic du renseignement parisien.
Du coup, deux prétendants au poste se sentent des ailes et sont prêts à tout pour l'emporter. D'un côté, Didier Lallement, 57 ans, Préfet, actuel secrétaire général du ministère de l'Intérieur. De l'autre, Thierry Lataste, directeur de cabinet du minitre de l'Intérieur, Préfet lui aussi. Et si l'on en croit les témoins cités plus haut, ça commence à voler bas entre les deux prétendants... Manuel Valls, qui a renouvelé sa confiance à Bernard Boucault, après les incidents du PSG, n'avait vraiment pas besoin de cela.... Quoique
Aux dernières nouvelles, mais dans le domaine de la police tout va parfois très vite, le Préfet de police de Paris ne serait pas renouvelé dans ses fonctions. Si tel est le cas, voici un nouveau problème à résoudre pour Manuel Valls, et même pour François Hollande : lui trouver un remplaçant loyal et compétent. C'est la même question qui s'était posée à N.Sarkozy ministre de l'Intérieur car les deux qualités ne sont pas forcément compatibles et ceux qui les possèdent pas forcément nombreux...